Avec la réglementation obligeant les bars d’arrêter de servir de l’alcool à partir de minuit, plusieurs établissements s’arment de permis de restauration et s'équipent d’une cuisine afin de pouvoir continuer à servir leur clientèle jusqu’à 3h du matin. 

Les revenus ont chuté dramatiquement depuis que cette mesure a été mise en place, surtout pour les bars qui voient leur clientèle arriver vers 22h30 - 23h. Faire des ventes en l’espace d’une heure n’est simplement pas viable pour eux, et une solution devait être mise en place pour éviter une fermeture imminente. 

L’influence d’autres bars ayant eu l’idée d’obtenir un permis de restauration en a incité plusieurs à faire de même. Plus de 11 propriétaires de bars ont déposé une demande de permis à la MAPAQ récemment. Certains d’entre eux avaient déjà perdu des centaines de milliers de dollars au cours des dernières semaines, et cette solution se présentait comme la seule option pour remédier à la situation. 

Par contre, de nombreux tenanciers sont déjà revenus sur leur décision après avoir déposé leur demande. Plusieurs d’entre eux semblaient croire que le permis en soi leur permettrait de rester ouverts jusqu’à 3h - ce qui est faux. Un vrai menu est nécessaire, et les clients doivent consommer de la nourriture en buvant. 

Pour ceux qui ont décidé d’aller de l’avant, l’investissement commence à être rentable, malgré les coûts liés à l’aménagement d’une cuisine et au salaire du personnel. Par contre, plusieurs demeurent mécontents des mesures mises en place par le gouvernement, et trouvent « ridicule » de devoir être contraints à ces conditions. 

Indépendamment de cette nouvelle vague de bars se transformant en restaurant, les demandes de permis de restauration ont diminué de moitié depuis le début de l’année. En 2019, 2819 demandes avaient été déposées à la MAPAQ entre les mois de janvier et juillet. Cette année, ce chiffre ne s’élève qu’à 1476. Pour l’instant, il est impossible de dire si cela est seulement relié à la pandémie. D’autres facteurs pourraient avoir eu une influence sur les demandes. 

Beaucoup d'incertitudes planent présentement sur le milieu de la restauration, et il est difficile de prédire ce qui attend cette industrie au cours des prochains mois. L’ARQ a réalisé un sondage en juillet qui a révélé que 61% de ses membres ne souhaitent pas continuer à gérer un établissement de restauration au-delà de six mois si la situation ne change pas. 

Reste à voir comment se dérouleront les prochaines semaines, et ce qui attend ces restaurateurs dans le futur. 

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